• L'auxiliaire de vie scolaire

    L'auxiliaire de vie scolaire ou AVS est cette personne qui accompagne les enfants ayant besoin d'aide dans le milieu scolaire.

    E. a eu une AVS lorsqu'il est entré au CP. Ce fût une concession nécessaire à l'acceptation de son passage car sa maîtresse de maternelle n'était pas très optimiste quant à ses capacités. C'est vrai qu'à cette époque, E. avait une très mauvaise vue corrigée par des heures entières de pansements orthoptiques et il avait du mal à s'intégrer dans un groupe classe. De plus, il était incapable de gérer ses affaires que ce soit le cartable, la trousse ou bien le bonnet et l'écharpe.

    B., son AVS, a été merveilleuse avec lui. Elle soulignait pour lui, pensait pour lui et le couvait de tout son amour, et E. le lui rendait bien, il adorait B. qu'il avait vite érigée au rang de "tata".

    Oui, mais voilà, E. a bel et bien appris à lire en même temps que les autres mais il n'a fait aucun progrès dans son autonomie. Elle était devenue le bras et la tête de E. si bien que E. ne voulait plus se donner la peine de faire des efforts, d'essayer même.

    Donc, c'est une année ou il a très peu progressé au final sur le plan Asperger.

    L'année suivante, j'ai demandé à ce qu'il n'en ai plus.

    Oui, sur le plan scolaire c'est plus simple pour tout le monde: lui, la maîtresse et même pour moi. Mais dès le départ, ma philosophie était de le rendre autonome en l'aidant à développer des stratégies qui l'aideraient à s'adapter, car à la fin, il n'aura pas d'AVS dans sa vie d'adulte.

    Donc, depuis le CE1, chaque année, j'ai rencontré les maîtres et maîtresses, expliquer le "cas" E., gérer ce que je pouvais à la maison afin que E. puisse suivre en perturbant le moins possible la classe. Certaines années furent meilleures que d'autres, en partie je pense grâce à la bonne volonté et à la compréhension de certains enseignants.

    Puis E. est entré au collège et ce sans jamais avoir redoublé.

    Au début de sa 6ème, j'ai rencontré tous ses professeurs à qui j'ai expliqué le "cas" E., vu l'infirmière scolaire auprès de laquelle j'ai laissé un résumé du parcours de E. et une liste des caractéristiques Asperger ainsi que des conseils aux enseignants publiés sur un site québécois, ceci étant bien entendu laissé à la portée de chacun de ces professeurs. J'ai eu enfin un entretien avec la Principale qui s'est étonné que E. n'ai pas d'AVS. Je lui expliquais donc pourquoi.

    Six mois plus tard, nouvel entretien avec la Principale. E est désorganisé, brouillon mais il s'est parfaitement intégré à son groupe classe, eu nouveau rythme ainsi qu'à son nouvel environnement scolaire. Oui, mais il perd régulièrement ses feuilles et ses cahiers sont des torchons. Elle me dit qu'il lui faut une AVS. Je reste zen, réexplique ma position à ce sujet et dans un esprit de conciliation j'opte pour une PAI (Projet d'Aide Individuel) distribué à tous les professeurs et qui leur rappelle que E. a besoin de consignes claires et que les cours peuvent être envoyés via internet afin que E. puisse les compléter à la maison en cas de blocage.

    Le PAI est mis en place dès le début de la 5ème de E. car là encore il n'a pas redoublé.

    Mais voilà, deux professeurs sur huit qui respectent le PAI ça ne pèse pas lourd. Donc, je suis reconvoquée à nouveau dans les premiers mois par la Principale qui insiste lourdement pour que E. est une AVS, ne "pouvant pas contraindre les professeurs à appliquer le PAI" selon elle.

    Comme je m'oppose toujours et qu'en plus E. a décidé qu'il en était hors de question (son argument: "mon handicap ne se voit pas, si on me colle une AVS là ça se verra et les autres passeront leur temps à se foutrent de moi"), la Principale décide de passer par le papa de E. pour obtenir gain de cause.

    Devant la pression de tous, je craque et j'accepte. Donc, je commence à faire un dossier MDPH, une demande à la SESSAD, on me contraint à des bilans certifiant le syndrome d'Asperger chez E. et je gère en même temps un ado qui refuse l'idée de l'AVS en bloc.

    Après avoir entendu E., vu les différents bilans (qui certifie bien le syndrome d'Asperger chez E. au cas ou!!!), E. aura dès la rentrée une AVS mutualisée quelques heures par semaine en dehors des cours pour l'aider à s'organiser. Ouf!!!!

    Mais, la Principale est toujours convaincu que c'est là LA SOLUTION MIRACLE!!

    Je voudrais simplement ajouter que les AVS font un travail extraordinaire mais que pour certains enfants, devoir se débrouiller en "pédalant un peu dans le semoule" les aide à acquérir de l'autonomie et à mettre en place leur propre stratégie de vie. Il y a tellement d'enfants qui auraient besoin d'être accompagnés par une AVS et moi qui ne la jugeait pas nécessaire on me l'impose. Le travail avec les Aspergers est spécifiques et E. est capable de se débrouiller sur la majorité des choses. J'aurai simplement préféré qu'il ait des conseils, des astuces ou des trucs pour organiser ses affaires et pour planifier car tôt ou tard il faudra bien qu'il ait trouvé ses solutions.

    Maman F.


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