• E. a eu son premier vélo vers 3 ans.

    Avec les petites roues, cela lui a pris un peu de temps pour apprendre à pédaler mais au bout de quelques mois il pouvait facilement rouler si la route était plate ou un peu en descente.

    Mais, arrivé vers 6/7 ans, il n'était plus possible de lui laisser les petites roues. J'ai donc entrepris de lui apprendre à faire du vélo comme un grand, et là: CATASTROPHE!!! Aucun équilibre, aucune force pour pédaler et de vrais mouvements de panique... Après être tombé une fois ou deux, E. a finit par refuser catégoriquement de remonter sur son vélo.

    Pendant près de 2 ans je me suis acharnée à le remettre en selle mais à chaque fois je me suis heurtée à un enfant figé sur son vélo par l'angoisse, cramponné au guidon avec zéro équilibre.

    Comme je commençais à perdre patience (ben oui je suis humaine aussi!!!), j'ai passé le relais à S. et M. son tonton et sa tata préférés en me disant qu'il ne voudrait pas les décevoir et qu'il allait faire l'effort d'essayer. Mais le résultat fût le même.

    L'année suivante, c'est à T. mon mari et à D. papy d'adoption que sont venus les tours, mais toujours sans résultat.

    Enfin, alors que E. a 11 ans, je finis par le remettre moi-même sur son vélo. Tenace, je le tiens par la capuche et cours à côté de lui. C'est moi qui le tient en équilibre mais il pédale. Bof...

    Puis au bout de la troisième tentative, je sens que la 'tenue par la capuche" n'est plus qu'accompagnatrice donc je le lâche sur les derniers mètres mais je continue à courir à côté de lui car s'il s'en rend compte il va paniquer et tomber.

    Arrivés au bout de la rue, je lui explique que je l'ai lâché quelques mètres avant mais il refuse de me croire. Je finis par le convaincre d'essayer seul pour voir.

    Après un démarrage un peu de travers, E. s'élance pour la première fois seul sur son vélo. Il a 11 ans et demi et moi, je pleure de joie!!!

    Conseil aux parents: ne renoncez jamais, c'est la persévérance qui paie.

    Maman F.

     


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  • Les enfants Asperger ont toujours un air bancal. Dans leur façon de se tenir, de s'habiller, de porter leur cartable, lorsqu'ils débarrassent la table ou mettent le couvert, enfilent leur chaussures...

    Ils cassent facilement les choses ou encore ont des difficultés à faire du vélo comme si tout équilibre leur était étranger.

    Quant à jouer aux ballons, c'est drôle quand on peut le rattraper mais cela devient vite lassant de devoir courir après parce qu'on a l'impression d'avoir enfiler des moufles!!!

    Comme tous les Aspergers, E. n'échappe pas à la règle. Il est toujours habillé de travers  même si depuis son entrée au collège il fait un peu plus attention à son apparence. Lorsqu'il a son cartable sur le dos, il tient plus de tortue qu'autre chose.

    Enfin, E. est en plein apprentissage des lacets. S'il a enfin compris comment attacher son manteau, les lacets sont un vrai casse-tête pour lui, c'est comme s'il avait deux mains gauches pour deux pieds droits. Alors on y va doucement et en attendant on s'adapte avec des chaussures sans lacets ou à lacets mais enfilables sans les détacher.

    Maman F.


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  • E. a une compétition d’athlétisme ce weekend, sa 6ème depuis la reprise de septembre et une occasion pour moi d’aborder le rapport de E. avec le sport.

    Dès son entrée à l’école primaire, je me suis dit que  pratiquer un sport ferai du bien à E.

    Le tout était de savoir lequel : pas un sport collectif car il ne pourrait pas gérer, pas trop individuel car le but, hors le champs physiques était le contact social.

    On en a donc essayé plusieurs.

    Première année : je l’ai inscrit à l’école de nage.

    Avantages : en plus du bien être physiques et de son amour pour l’eau, ce serait utile qu’il apprenne à nager.

    Résultat : Avec une piscine qui grouille d’enfants, ou le bruit est assourdissant et les parents bien trop présents, il aura fallu 3 séances pour le bloquer complètement.

    Au final : comme E. a toujours aimer l’eau et dans un souci de ne pas le dégoûter entièrement, on a arrêté à peine un mois après le début de l’année.

    Deuxième année : je l’ai inscrit au judo.

    Avantages : le contact social, l’apprentissage de la maîtrise de soi et de son corps.

    Résultats : E. a passé l’année a sauter sur les tapis et s’est retrouvé vite frustré en devant apprendre les différentes figures pour passer les ceintures.

    Au final : il a fini l’année déprimé et il a fallu arrêter avant la fin.

    Troisième année : je l’ai inscrit au tennis de table.

    Avantages : le contact social, le développement de la dextérité et la pratique physiques.

    Résultats : là encore, E. a passé son année à sauter sur les tapis (c’est dans la même salle que le judo !!!) car il perdait tous ses matchs à cause de son trop important manque de dextérité.

    Au final : il aime toujours jouer au tennis de table mais en tant que jeu pas en tant que sport.

    Les deux années suivantes, je me suis découragée et je ne l’ai inscrit nulle part. Le sport c’était peut-être pas compatible avec Asperger.

    Quand E. est entré au collège, il a voulu essayer les différentes Associations Sportives. Il s’est donc inscrit au futsal, au trampoline et à l’athlétisme. Autant dire qu’il avait une semaine bien chargée !

    Le futsal : trop collectif pour lui, il se retrouvait régulièrement perdu au milieu du terrain à se demander ce qu’il devait faire. Le coach a finalement décidé de le mettre en arbitrage mais bon…

    Le trampoline : trop amusant. Il faisait le fou mais n’a jamais pu se faire à l’idée que c’était aussi une discipline sportive.

    L’athlétisme : E. a participé à son premier cross avec l’Association Sportive. Il est arrivé dernier mais très heureux car il n’avait pas abandonné. Il a ensuite participé au cross organisé par le collège chaque année et non seulement ça lui a plu mais il  s’en est sorti honorablement.

    A la rentrée je me suis dit : « Je vais donc l’inscrire au club d’athlétisme. ».

    Et bien ce fut une vraie révélation pour E. et une grande surprise pour moi. Je l’avais déjà vu courir et entre nous il tenait plus du canard à 3 pattes que du Kényan. J’avais toujours l’impression qu’il allait s’emmêler les jambes.

    Depuis qu’il a commencé, il veut être de toutes les compétitions : saut en hauteur, saut en longueur, 50m, cross…, il veut tout essayer. Il finit souvent dans les dernières places mais il va jusqu’au bout, ne lâche rien et en plus il adore ça !

    Et Maman F. est tellement fière de le voir s’épanouir dans sa discipline !

    Aujourd’hui, il n’a toujours pas l’air d’un Kényan mais sa manière de courir s’est nettement améliorée et il ne ressemble plus au petit canard à 3 pattes. Il a appris également à diriger son corps et son mental. Depuis il développe même l’esprit de compétition ! Une grande victoire pour E.

    Mon conseil : Parents, ne vous découragez pas face au sport. Même si votre enfant doit en essayer plusieurs, il y a souvent une discipline ou l’enfant peut se sentir bien mais ce n’est pas toujours celle à laquelle on avait pensé ! Le sport est une vraie source d’équilibre et reste très riche en apprentissage, le contact social, la maîtrise du corps et des mouvement et la force du dépassement de soi.

     

     

    Maman F.


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