• Je vous met juste un petit mot pour vous dire que la carte mentale fonctionne bel et bien.

    Une semaine après avoir appris sa leçon de cette manière, j'ai demandé à E. s'il était capable de me refaire la carte mentale de sa leçon d'histoire.

    Il m'a regardé en me répondant que c'était inutile, je pouvais lui poser les questions que je voulais il connaissait sa leçon.

    Qu'à cela ne tienne, je lui ai posé un tas de question, y compris les dates et E. n'a fait aucune erreur et n'a eu aucune hésitation.

    Un vrai bonheur, E. détient enfin la clé qui va lui permettre de montrer de quoi il est capable à l'école.

    Maman F.


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  • Comme promis, je reviens sur le fonctionnement de la carte mentale, testée pendant les vacances pour l'apprentissage des leçons.

    En effet, E. a beau apprendre ses leçons par coeur, il est impossible de les lui faire restituer. Il les sait mais il ne sait pas les réciter. J'ai essayé de les lui faire écrire mais l'effort que cela lui demande est tellement intense qu'il se focalise sur l'écriture et ne sait même plus ce qu'il écrit. J'ai enfin essayer en les revoyant avec lui, en m'assurant qu'il les comprenne bien mais là encore ce n'est pas un défaut de compréhension...

    Après m'être creusé un peu la tête, j'ai fait des recherches sur différents modes d'apprentissage, les trois que je connaisse n'ayant pas fonctionné.

    J'ai écarté d'emblée la méthode Montessori car un apprentissage sans règles et sans cadres ne m'a pas semblé approprié pour un enfant qui justement doit apprendre à les intégrer...

    Au cours de mes recherches, je suis tombé sur le mindmap, carte mentale en français. Je me rappelle l'avoir beaucoup utilisé à la fac (j'ai repris mes études supérieures à 33 ans!!) et l'avoir enseigné à mes deux grandes, l'une pour se rassurer sur le fait de ne rien oublier dans ses dissertations de 1°L et l'autre pour éviter la dispersion et le hors-sujet en seconde.

    Comme je savais que E. avait du mal à apprendre linéairement sa leçon car il s'attardait sur le détail au détriment des mots clés, je me suis dit je vais pousser en avant ma recherche.

    Je suis tombée là-dessus: http://www.ac-limoges.fr/ia87/IMG/pdf/La_carte_mentale_outil_pedagogique-2.pdf

    Ensuite, après d'autres recherches sur l'apprentissage des Aspergers, j'ai vu qu'ils fonctionnaient en arborescence. Et Bingo!!!! Je me suis dit c'est ça qu'il faut que je teste.

    Premier essai: j'explique à E. comment fonctionne une carte mentale et dans quel domaine il peut l'appliquer. E. me regarde avec la moitié d'un oeil comme s'il n'était pas concerné. Grrrr...! Il me répond "ouais, ouais j'ai compris." et s'en va.

    Deuxième essai: pendant les vacances, leçon d'histoire sur Philippe Auguste II. Je me dis que c'est le moment de passer à l'action. Je demande à E. d'apprendre sa leçon d'environ une quinzaine de ligne et de me faire la carte une fois le cahier fermé.

    J'observe: E. lit sa leçon à voix haute et articulant et en se concentrant sur chacun des mots. A la fin de la première lecture, il ferme son cahier et prend une feuille blanche et un crayon de couleur violet (!!!). Je vais pour protester en me disant qu'il ne l'a lu qu'une seule fois et qu'il ne peut pas la connaitre après 15 jours de vacances pour son cerveau mais je me ravise et le laisse faire. Et là, je reste stupéfaite, il écrit le titre de sa leçon au centre et se met à tracer tous les liens logiques entre tous les mots clés de sa leçons y compris les 5 dates qui en font partie. Il ne manque rien...même le sourire de E. fier de sa restitution est là!!!

    Et ça donne ça: 

    La carte mentale

     

     

     

    Donc la carte mentale premier test est un succès.

    Bien sûr, il faut voir si au collège il restituera de la même manière et je ne vois pas trop l'application pour les langues mais je vous tiens au courant.

    Maman F. 

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  • Il est difficile pour les parents d'accepter la différence de leur enfant.

    Lorsque l'on m'a dit que E. était autiste Asperger, j'ai versé toutes les larmes de mon corps. A l'époque, on m'a expliqué que s'il était ainsi, c'était sans doute dû à un lien affectif insuffisamment établit lorsque E. était bébé: en gros, je n'avais pas assez montré à mon fils que je l'aimais!!!!

    Je me suis accablée de reproches, j'ai chercher vainement ce que j'avais fait, pas fait ou encore pas assez fait... Après quelques mois de tsunami psychologique et émotionnel, j'ai décidé que je ne laisserai pas Asperger envahir notre vie. Si c'était moi la cause, c'était à moi d'y remédier.

    C'est ainsi que je me suis lancée dans la bataille. Heureusement, très vite après mes premières recherches, j'ai appris que la cause d'Asperger était avant tout neurologique, ce qui m'a permis de me déculpabiliser.

    Pour autant, j'ai continuer ma bataille, mes recherches et je me suis lacée à corps perdu dans ce nouvel apprentissage.

    Depuis le départ, j'ai refusé de voir Asperger comme un handicap ou une maladie.

    Attention, je ne renie pas du tout Asperger, j'ai simplement décidé de lui redonner sa vraie place: c'est une caractéristique.

    E. a sa personnalité et ses caractéristiques, Asperger en fait parti, c'est tout.

    Tous les aménagements, les méthodes d'apprentissage, les choix qui ont été fait pour E. l'ont été en fonction de cette constatation.

    Bien entendu, je ne rejette ni le milieu professionnel qui peut être important, ni le choix des autres parents.

    Mais chez nous, Asperger est un trait de la personnalité de E.

    Certains parents me diront que c'est impossible, cruel peut être car cela demande de "le jeter à l'eau pour qu'il apprenne à nager" mais les résultats sont là et E. est un enfant épanouit qui grandit bien.

    Très souvent on me demande si je suis sûr qu'il est Asperger (ben oui!!!!!!) ou encore on me dit ça ne voit pas, ce à quoi je rétorque "ça ne se voit plus!!".

    Il arrive à s'intégrer dans la société sans problèmes et lorsque certaines situations provoquent chez lui de l'angoisse, je cherche de nouvelles clés non pas pour qu'il évite ces situations mais pour qu'il apprenne à les affronter.

    Maman F.


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  • Cette semaine, c'était la première semaine des vacances de printemps, un vrai calvaire quand on a, comme moi, 4 enfants qui ne jurent que par leurs écrans. Mais finalement...

    E. est parti passé 4 jours chez deux de ses cousins J. et L.

    Il a découvert le basket avec le club de J. qui a le même âge que lui mais n'a pas été trop convaincu. Il était tout de même très content car J. et lui ont beaucoup de choses en commun: les jeux vidéos, la National Géographic Channel, les sciences...

    Tout c'est très bien passé mais le dernier jour a été un peu tendu car E. a quand même besoin de moments de solitude pour se régénérer socialement et donc il prenait tout très à coeur et avait du mal à gérer ses émotions.

    Vendredi, E. avait une course de 1km800 avec son club d'athlé et galère!!! Il tombait des cordes. Convoqué à 8h45 pour courir à 10h00, c'est très courageusement (surtout d'après moi qui déteste la pluie et qui déteste courir!!!!) qu'il a terminé encore une fois bon dernier et transi de froid.

    Le samedi, nous attendions des amis et leurs 2 enfants qui vivent à environ 2h de chez nous. Ils venaient pour le week-end et les garçons restaient pour la semaine. E. était ravi et les attendait avec impatience. Là encore, c'est les goûts en commun qui ont réunis tout ce petit monde.

    Bien entendu, les devoirs étaient loi, très loin... A suivre la semaine prochaine.

    Maman F.


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  • Un enfant Asperger a une intelligence normale, sans déficit. Il apprend spontanément et naturellement, faculté qu'il met souvent aux services de quelques centres d'intérêts particuliers.

    Mais, très souvent, ce qui ne l'intéresse pas ne lui semble pas utile donc il ne les retient pas.

    Si très souvent jusqu'en fin de primaire cela ne pose pas de gros soucis, à partir du collège cet apprentissage par "intérêt" peut prendre de l'importance et mettre l'enfant face à de réelles difficultés.

    Il existe quelques stratégies pour pallier au problème, mais cela ne résout pas l'ensemble.

    En effet, les enfants évoluent dans un cadre scolaire formaté, très linéaire en soi. Les enfants Asperger sont plutôt de type "arborescent" ou "visuel".

    Le système basique d'apprentissage et leur mécanisme d'apprentissage peuvent se trouver très vite en décalage et on se retrouve avec des enfants désinvestis, démotivés et résignés à l'échec.

    Mais quelle erreur!!! Ces enfants ont souvent un énorme potentiel, une fenêtre ouverte sur une autre vision des choses et pourtant on retrouve régulièrement ces enfants en classe spécialisée ou en redoublement. Un vrai paradoxe!

    Il faudrait qu'un jour, on repense le système scolaire afin que chaque enfant puisse être évaluer en fonction de ce qu'il sait et non en fonction de ce qu'il semble restituer.

    Mais bien sûr, on ne vit pas au pays des Bisounours...

    Maman F.


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